Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

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Un coup pour rien !

6 décembre 2005


La première rencontre entre l’Andeva et la
Direction des Affaires criminelles et des Grâces,
censée faire le point sur l’avancée des
procédures pénales, s’est soldée par un
fiasco. Le ministère de la Justice se moquerait-il des
victimes de l’amiante ?


ANDEVA

COMMUNIQUE DE PRESSE

mardi 6 décembre
2005

Une perte de temps... Un rendez-vous inutile... C’est
ainsi que l’on peut qualifier la première rencontre entre
l’Andeva et la Direction des Affaires criminelles et des
Grâces, au ministère de la Justice, hier soir, lundi 5
novembre.

Le principe de ces réunions régulières
avait été arrêté le 15 octobre dernier,
au cours d’une rencontre avec le Directeur de cabinet du Garde des
Sceaux, à l’issue d’une manifestation organisée par
l’Andeva, qui avait rassemblé 5000 victimes de l’amiante,
place Vendôme. Ces rendez-vous réguliers
étaient destinés à faire le point sur
l’avancée des procédures pénales et à
étudier les points de blocage. On se souvient que l’Andeva a
déposé des plaintes depuis bientôt dix ans,
mais qu’à ce jour, aucun procès pénal de
l’amiante n’a eu lieu.

On se souvient également que, le 15 novembre dernier, la
Cour de Cassation a jugé irrecevable le pourvoi de l’Andeva
formé contre une décision de non lieu dans l’affaire
de Dunkerque, un rejet fondé sur le défaut de pourvoi
du parquet.

Hier soir, l’Andeva a pu, hélas, vérifier
l’inaction du parquet et le manque total de volonté
politique du ministère de mettre fin à cette
situation déplorable. On aurait pu penser que les derniers
événements - le rapport accablant du
Sénat sur les fautes commises par les industriels de
l’amiante et les pouvoirs publics, la mobilisation des veuves de
Dunkerque, la décision de la Cour de cassation -
allaient enfin provoquer le réveil du ministère de la
Justice, totalement absent dans cette affaire de santé
publique qui entraîne chaque jour la mort
prématurée de 10 personnes. Il n’en est
malheureusement rien.

Au lieu d’ouvrir des informations judiciaires, le parquet joue
la montre depuis des mois en déligentant des
« enquêtes préliminaires » pour
savoir ... s’il faut ouvrir des informations judiciaires ! Et aux
questions simples posées par l’Andeva, sur l’objectif des
enquêtes préliminaires sur Dunkerque et Brest,
l’état d’avancement de celles-ci, les dates fixées
pour leur clôture, le ministère n’a pas
été capable de fournir la moindre réponse !

Cette mascarade de concertation, seulement destinée
à masquer l’inaction, ne fait que renforcer la
détermination des victimes dans ce qui apparaît de
plus en plus comme un bras de fer avec le ministère de la
Justice. Demain07 décembre
à 10h30 se tiendra à Dunkerque la 14 ème
marche des veuves de l’amiante
, autour du palais de
justice. L’Ardeva Nord - Pas de Calais et l’Andeva donnent
rendez-vous aux victimes et à leurs familles pour venir les
soutenir et exiger la tenue d’un procès pénal de
l’amiante.

Il est incompréhensible et inacceptable que les parquets
et le ministère de la Justice, censés
représenter l’intérêt général et
la société, ne fasse rien pour rechercher les
responsabilités à l’origine de la plus importante
catastrophe de santé publique et se
désintéressent totalement du ressenti des victimes.
L’Andeva demande une nouvelle fois au Garde des Sceaux d’être
reçue dans les plus brefs délais.