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CMMP (AULNAY-SOUS-BOIS)La déconstruction du Comptoir des Minéraux et matières premières est terminée. Les enfants de l’école voisine vont réintégrer leurs classes. L’histoire des maladies et des décès dus à cette usine n’est malheureusement pas terminée. ENFIN !Pendant un demi-siècle, à Aulnay-sous-Bois, le Comptoir des minéraux et matières premières a broyé des centaines de tonnes d’amiante en plein quartier résidentiel, à quelques dizaines de mètres d’une école. L’usine-poison a disparuLa maîtrise d’oeuvre a été assurée par la SETEC, la maîtrise d’ouvrage par la mairie qui a fait le choix de racheter le terrain. Un exploitant irresponsableLes associations se sont heurtées à l’ancien exploitant sur le choix du mode opératoire. Il prétendait que le site avait été dépollué en 1991 et qu’un simple dépoussiérage suffirait. On a retrouvé de l’amiante en quantité dans plusieurs bâtiments et dans le sol, ainsi que du zircon radioactif ! Une dalle sur toute l’étendue du siteLes bâtiments ont disparu. Une couche de terre superficielle de quelques dizaines de centimètres a été retirée sur le site, mais tout l’amiante présent dans le sol n’a pas été enlevé. Penser aux générations futuresLes associations ont demandé que la mairie et la préfecture édictent des restrictions d’usage (interdiction de creuser des fondations ou un parking). Le maire s’est engagé. Elles ont aussi demandé que soit érigé sur le site un monument à la mémoire des victimes de l’amiante du CMMP. Elles ressentent aujourd’hui à la fois une légitime fierté du travail accompli et l’amertume de n’avoir pas encore réussi à imposer que le pollueur assume ses responsabilités financières et pénales. Un dispositif de santé publique peut et doit être mis en place autour du siteUn rapport du Giscop 93 démontre la faisabilité d’une recherche active de personnes ayant été exposées dans et autour de l’usine afin qu’elles puissent bénéficier d’un suivi médical et faire valoir leurs droits. Le 8 février 2013 a été présenté au siège de l’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France (ARS) un rapport du Groupement d’intérêt scientifique Giscop. Dans un communiqué du 25 février, les docteurs Marc Mathieu, pneumologue à l’hôpital Robert Ballanger, le docteur Maurice Allouch, directeur du Comité de pilotage, les quatre associations, le maire d’Aulnay et son adjointe à la santé ont salué la qualité de cette étude, qui « montre qu’il est possible de retrouver les cohortes de personnes ayant pu être contaminées par les poussières d’amiante dues à l’exploitation de cette usine implantée en plein centre ville durant des décennies. C’est indispensable pour qu’elles puissent bénéficier d’un suivi médical et pour que les malades et les familles de personnes décédées puissent faire valoir leurs droits. » Ils estiment qu’il est important « de rendre enfin visible les conséquences de cette véritable catastrophe sanitaire » Les auteurs de ce communiqué précisent qu’ils « demanderont audience à Monsieur Évin et à Madame la Ministre de la Santé afin que soit mis en place dans les plus brefs délais, un dispositif de recherche active et d’accueil pluridisciplinaire capable d’assurer le suivi post-exposition des populations concernées et la recherche des malades, selon les préconisations de l’étude ». Ils demandent à l’ARS de mettre en ligne cette étude sur Internet. Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°42 (avril 2013) |