Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

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Ardevap : lettre ouverte à J. Chirac

24 janvier 2004
Auteur(e) : 

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A.R.D.E.V.A.P.

Association Régionale de
Défense des Victimes de l’Amiante de
Picardie

Crisolles, le 28 janvier 2004

L E T T R E O U V E R T E

A M. JACQUES CHIRAC, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Monsieur le Président,

Nous, association ARDEVAP (Association
Régionale de Défense des Victimes de l’Amiante en
Picardie), membre du réseau ANDEVA, tenons à vous
faire part de notre profond mécontentement.

A l’heure où tout le monde parle des
élections, nous ne voulons pas que les victimes de l’amiante
soient oubliées.

Notre association compte 250 adhérents.
Soixante amis sont morts de l’amiante, dans des souffrances
atroces. Huit d’entre eux sont décédés le
dernier trimestre 2003.

Nous sommes mécontents de la Justice
en Picardie :
le tribunal des affaires de la
sécurité sociale de Beauvais reconnaît le faute
inexcusable pour certains et pas pour d’autres ayant
travaillé dans les mêmes conditions et dans la
même entreprise. Où est la logique ? La cour d’appel
d’Amiens fait volte-face, en rejetant six dossiers après en
avoir accepté seize pour la même entreprise.
Heureusement la cour de cassation a cassé cette
décision qui devra être rejugée.

Les indemnités en Picardie sont vraiment
indécentes par rapport aux autres régions de France.
Il est inconcevable de voir que la cour d’appel d’Amiens diminue
les indemnités (déjà minimes)
accordées.

Nous n’acceptons pas les délais interminables
des procédures qui sont une épreuve
supplémentaire qui s’ajoute aux souffrances de la
maladie.

Nous n’acceptons pas la décision du
gouvernement d’avoir introduit le MEDEF dans le conseil
d’administration du Fiva.
On ne peut être juge et
partie. Ce n’est pas aux pollueurs de décider du montant des
indemnisations.

Nous ressentons du mécontentement, de la
lassitude, voire de la haine envers ces employeurs, à cause
de votre gouvernement, du MEDEF, qui ne reconnaissent pas nos
problèmes de santé, de survie, ainsi que de notre
devenir et aussi celui de nos conjoints et de nos enfants.

Nous avons été des travailleurs
à part entière ; nous avons travaillé dans des
conditions pénibles et lamentables, le nez dans l’amiante,
sans aucune protection ni aucune information sur le danger du
matériau et cela pour des salaires de misère.

Monsieur le Président, nous sommes las de
votre gouvernement qui ne pense qu’à protéger le
profit des riches et surtout le MEDEF. Sans compter que vos
ministres se sont votés une large augmentation de salaire.
C’est étonnant pour un pays soi-disant sans argent.

Quant à nous, victimes de l’amiante, on nous
refuse toute indemnisation équitable.

Nous exigons :

- une Justice impartiale,
- une prise en considération de nos maladies et de nos
préjudices par le corps médical, l’administration et
la Justice,
- des indemnités équitables dans toutes les
régions de France et pour toutes les victimes.
En conclusion, le mécontentement des victimes
va grandissant et nous vous demandons en cette période de
tenir compte de leurs revendications.

LA COUPE DEBORDE.

Les victimes sauront tirer le bilan et sanctionner la
façon dont elles sont traitées lors des prochaines
élections.

En espérant que vous saurez entendre nos voix,
recevez, Monsieur le Président, l’expression de notre haute
considération.

Pour l’association ARDEVAP

Le président

Marcel LAGANT.


ARDEVAP

Siège Social : 33, rue Marcel POULIN 60400
CRISOLLES
TEL / FAX : 03 44 93 08 24