Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

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VIE DES ASSOCIATIONS

21 mai 2016

 

 

 


- Cherbourg : émotion et recueillement pour l’inauguration de la stèle en hommage aux victimes
- Formation en Poitou-Charente
- Une nouvelle association se crèe dans la Marne : bienvenue à l’ALDRA 51 !
- La bataille pour un TEP Scan à l’hôpital de Dunkerque : ils ont posé la première pierre
- Le TEP Scan : un outil pour les victimes de l’amiante
- AG de l’ADEVAT-MP


Cherbourg : émotion et recueillement pour l’inauguration de la stèle en hommage aux victimes

Le 30 avril, 200 personnes ont assisté à l’inauguration.

Pascal Canu, le président de l’Adeva Cherbourg a évoqué « toutes ces vies brisées par l’amiante » et rappelé « le combat qui dure depuis 20 ans » de l’association pour la défense des victimes et pour la justice.

Benoît Arrivé, le maire de Cherbourg a dit que « le travail et le progrès doivent profiter à l’Homme et non le sacrifier ».

Pierre Pluta, le président de l’Andeva a souligné l’importance d’un procès pénal pour juger tous les responsables et dénoncé les lenteurs de la justice et l’indifférence des politiques.


Formation en Poitou-Charente

Les 5 et 6 avril dernier, une dizaine de nouveaux bénévoles des associations Cridevit et Addeva 17 ont suivi une formation de l’Andeva animée par Hélène Boulot et Christine Preschner.

La reconnaissance en maladie professionnelle pour les pathologies liées à l’amiante dans le régime général de la Sécurité Sociale a été abordée sous toutes ses facettes : les maladies, les tableaux, le système complémentaire de reconnaissance (CRRMP), la déclaration de la maladie auprès de la caisse, le traitement du dossier par la caisse, les voies de recours en cas de refus, les démarches des ayants droit en cas de décès de la victime…

Des études de cas ont permis aux participants d’intégrer et d’appliquer ces informations.

Cette formation a pu sembler très dense aux nouveaux venus qui ont découvert certaines notions. Mais, après une révision générale, au matin du deuxième jour, ils ont eu la surprise de s’apercevoir qu’ils se souvenaient de l’essentiel.

Jacques Sourie a complété cette formation par des données spécifiques aux industries électriques et gazières.


Une nouvelle association se crèe dans la Marne : bienvenue à l’ALDRA 51 !

Patrice Donot a travaillé dans une PME au contact de l’amiante sans être ni informé ni protégé par son employeur. Quand il a découvert le pot-aux-roses il n’a pas accepté que ses collègues et lui aient été mis en danger : il a exercé son droit de retrait, médiatisé l’affaire et décidé de créer une association sur le département.

« L’amiante, ce n’est pas dangereux...
quand c’est les autres qui la respirent ! »

« Je travaillais dans une entreprise de 26 salariés, sous-traitante d’un bailleur social, explique Patrice. Quand un locataire quittait son logement, nous devions le remettre en état avant qu’il ne soit réoccupé. Il fallait changer les dalles de sol, le carrelage, refaire la salle de bain, percer les dalles... »

Beaucoup de ces opérations auraient du normalement relever de
la « sous-section 4 » du décret du 4 mai 2012
qui régit les interventions sur des matériaux ou équipements susceptibles de provoquer l’émission de fibres d’amiante.
Mais ni Patrice ni ses collègues ne le savaient.

« C’est par hasard que j’ai découvert le pot aux roses, explique-t-il. En décembre 2015, sur mon chantier, deux collègues sont venus percer la dalle béton en présence d’amiante. La machine envoyait de l’eau. Ils portaient une combinaison et un masque. Eux étaient protégés et moi, j’ai travaillé sur le même chantier sans aucune protection ! J’ai commencé à me poser des questions... »

Patrice écrit alors à son employeur des lettres qui restent sans réponse.
Il cherche à se documenter sur l’amiante et la réglementation, et fait un coup d’éclat : « En février dernier, j’ai vu sous du carrelage, une matière fibreuse qui ressemblait à du goudron. J’ai soupçonné la présence d’amiante et j’ai exercé mon droit de retrait. »

L’omerta est brisée. Les choses se mettent à bouger. Il contacte l’inspection du travail. En mars, l’OPPBTP tient une réunion d’information avec les salariés qui confirme le risque de l’amiante. Le 23 mars, la direction sort une note de service informant les salariés qu’ils ne doivent plus percer, casser, déposer ces matériaux, en application du principe de précaution. Une première formation au risque amiante est prévue pour le 2 mai.

« On nous a mis en danger sans nous le dire. Je ne peux pas l’accepter », explique Patrice.

Pour continuer cette bataille il a besoin d’un outil : « J’ai d’abord pensé créer un collectif. J’ai cherché des informations et des appuis. J’ai vu qu’existait une association départementale de victimes de l’amiante dans les Ardennes et qu’il n’y en avait pas dans la Marne. J’ai pris contact avec l’Andeva nationale pour voir comment on pouvait en créer une. »

Après divers échanges par mail et au téléphone, la décision est prise de constituer l’ALDRA 51 (association locale de défense contre le risque amiante dans la Marne). Ses statuts sont déposés et enregistrés en préfecture. Un article annonçant la création de l’association parait dans le journal local. Il fait tilt. Une réunion se tient à la mi-avril avec Hélène Boulot, Patrice Raveneau et Didier Faure.

« Nous ne sommes pas les seuls à connaître cette situation, constate Patrice. Il y a 600.000 habitants dans la Marne. A Reims, 43% des logements sont des logements sociaux. C’est pourquoi nous avons ressenti le besoin d’élargir notre action au département de la Marne.
Notre motivation première a été et reste la prévention. Mais nous voulons aussi aider des victimes et des familles à obtenir réparation de leurs préjudices... »


La bataille pour un TEP Scan à l’hôpital de Dunkerque :

ils ont posé la première pierre

Le 20 janvier 2016, après 10 années d’un combat dont Jean Pierre DECOOTS fut le fer de lance, la première pierre du service de médecine nucléaire, qui accueillera le TEP scan, a été posée le 20 janvier au centre hospitalier de Dunkerque.

Le TEP Scan : un outil pour les victimes de l’amiante

Invité à l’assemblée de l’Ardeva Nord - Pas-de-Calais, le professeur Arnaud Scherpereel, oncologue au CHRU de Lille, a expliqué l’utilité de la TEP (tomographie par émission de positons).

« Elle permet de montrer une atteinte inflammatoire qui, dans un contexte suspect, peut être un cancer et nécessiter une biopsie. »

« Pour les personnes dont le cancer a été diagnostiqué, c’est un outil de suivi de l’efficacité du traitement, après une chirurgie ou une radiothérapie, pendant le suivi d’une chimiothérapie. On peut anticiper plus vite les éventuelles rechutes. »

Le TEP «  est plus sensible qu’un scanner classique mais peut être perturbée par une inflammation non due au cancer. Ses résultats doivent être corrélés à ceux du scanner et doivent toujours être interprétés par un spécialiste. »

« Le TEP scan ne figurait pas jusqu’à présent dans les recommandations internationales concernant le mésothéliome pleural. Mais ces dernières datent de 2009. Nous travaillons à leur actualisation. »


AG de l’ADEVAT-MP

Plus de 400 adhérents étaient présents à Saint-Avold.

L’AG a commencé par une minute de silence.

Marcel Nicolaus, le président, a salué le travail de l’équipe de bénévoles et de salariés qui suit les dossiers. L’Association a fait reconnaître deux cancers du rein dus au trichloroéthylène (dont un en synergie avec l’amiante),

des lymphomes malins non hodgkiniens et deux cancers du larynx dus à l’amiante et aux vapeurs d’acides.


Article tiré du Bulletin de l’Andeva No 51 (mai 2016)