Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

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Un incroyable musée des horreurs

19 avril 2013

LES CONDITIONS DE TRAVAIL CHEZ FERODO-Valéo

Dès 1956 les délégués du personnel multiplient les questions sur les poussières d’amiante dans les ateliers. Dans les années 1970, la CFDT décrit ainsi la situation : « Les ouvriers travaillent l’amiante comme un produit inoffensif... Aucune consigne particulière n’indique les dangers... Les sacs sont éventrés au couteau et vidés à la main...L’amiante est transporté dans des chariots ouverts chargés à l’air libre et à la main...
Les travailleurs rentrent chez eux, leurs vêtements et leurs cheveux souillés d’amiante (un temps de douche n’est accordé qu’à quelques uns)... Les aspirations sont insuffisantes et manquent d’efficacité... une importante couche de poussière recouvre en permanence les machines, les superstructures, les canalisations et les abats-jours.
.. »

A la même époque, un tract de la CGT dénonce les entraves à l’activité du Comité hygiène et sécurité, le manque d’information « alors que les risques d’asbestose sont parfaitement connus depuis plus de 40 ans » et refus des explorations fonctionnelles respiratoires «  pour une question de gros sous  ».

Le tract se conclut sur ces mots d’une amère ironie : «  Les travailleurs seront encore nombreux à mourir de l’amiante. Nos camarades de travail, pourront, avant de mourir, relire la publicité outrancière qu’à coups de centaines de millions diffuse la Chambre syndicale de l’amiante : « Apprenez à vivre avec l’amiante ! ». Apprenons à vivre avec nos cancers ! Merci du conseil ! 


Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°42 (avril 2013)