Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

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THAILANDE

11 septembre 2013

Interdiction stoppée sous la pression du lobby Russe

Gros consommateur d’amiante (plus de 80 000 tonnes par an), la Thaïlande s’apprêtait à l’interdire. En avril 2011, le gouvernement avait approuvé le projet de «   mesures pour libérer la société thaïlandaise de l’amiante   ». Mais la Russie est intervenue de façon musclée. Le résultat est sidérant.
Conformément à une suggestion de la «   diplomatie russe   », un comité du Ministère de Santé Publique a été nommé pour évaluer l’impact sur la santé de l’utilisation de l’amiante chrysotile. Pour le moment les conclusions sont qu’il n’y a pas «   d’évidence que l’amiante chrysotile soit nocif pour l’être humain (sic)   » ou, selon une déclaration à peine plus nuancée d’un député que «   les preuves trouvées sont insuffisantes    ».
Les effets cancérogènes de l’amiante chrysotile sont démontrés depuis longtemps et validés par toute la communauté scientifique internationale.
C’est précisément ce qui avait motivé la demande d’interdiction portée par l’Assemblée de la Santé Nationale de Thaïlande, en 2010, avec l’appui du Conseil Economique et Social et du Collège National de Protection du Consommateur.
Mais la Russie est un pays puissant, dont les pressions sont efficaces.
Le gouvernement thaïlandais est muet sur le sujet depuis plusieurs mois, mais, selon l’Association russe du chrysotile, un accord a été trouvé entre la Russie et la Thaïlande pour remiser au placard les mesures d’interdiction de l’amiante et continuer les travaux notamment au sein d’un «   sous-comité Russo-Thaï de commerce et échange économique   ».
Selon l’Association russe du chrysotile, les importations d’amiante continueraient en Thaïlande, en attendant les résultats d’une étude initiée par l’état russe, l’industrie russe et … l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (CIRC).


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°43 (septembre 2013)