Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

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Saint-Pierre d’Oléron : les victimes de l’amiante en congrès

21 septembre 2015
Auteur(e) : 

150 délégués des associations locales de l’Andeva,
venus de la France entière, se sont retrouvés
à l’île d’Oléron pour débattre et tracer des perspectives.
C’était la première fois que se tenait
un congrès sur deux journées. Le choix du lieu
et de la durée ont permis d’avoir à la fois des
discussions et des votes statutaires, mais
aussi des tables rondes avec des invités et de
multiples échanges informels entre associations
du réseau Andeva.

Le premier jour Pierre Pluta, le
président de l’Andeva accueillit
les participants par un discours
de bienvenue. Puis on enchaîna
avec trois tables rondes.

La première fut consacrée
au suivi médical post professionnel.

avec Alain Bobbio (Addeva
93), Pascal Canu (Adeva
Cherbourg) et Bernard Grand
(Caper Auvergne).

Alain Bobbio souligna que, 20
ans après la loi qui l’a créé, le
suivi médical reste l’exception
et non la règle. Cette situation
est due à la fois au manque
d’information des intéressés, au
sabotage des employeurs et à
la mauvaise volonté de l’Etat. Il
plaida pour une relance du dispositif et une révision du protocole
de suivi.

Pascal Canu dénonça le désengagement
du ministère de la
Défense qui désagrège le suivi
des anciens de la Navale.

Bernard Grand présenta l’expérience
du Caper des Combrailles
en Auvergne où existe
depuis 20 ans un dispositif
spécifique pour les ex-salariés
d’Everitube et d’Amisol, malades
et non malades.

Diverses interventions ont eu
lieu sur le suivi post-professionnel
à l’EDF et le questionnaire
d’exposition envoyé aux bénéficiaires
de l’Acaata.

La seconde table ronde porta
sur les droits et l’accompagnement
des malades et des
familles.
Elle a été introduite
par Pierre Pluta et François
Desriaux et animée par Marie
José Voisin. Elle a réuni les
Dunkerquoises Yveline Ardhuin
et Marie-Thèrèse Dumayon,
Eric Wasielewski du réseau Mesoclin,
ainsi que Giusepe Manfredi,
Giovanni Cappa et Nicola
Pondrano de l’Afeva (Italie).

Eric Wasielewski expliqua les
buts et le fonctionnement du
réseau Mesoclin qui coordonne
des centres experts sur le mésothéliome
et présenta des résultats
prometteurs de plusieurs
études en cours.

Yveline Ardhuin et Marie-
Thèrèse Dumayon ont apporté
leur témoignage sur l’accompagnement
de fin de vie d’un être
cher.

Giusepe Manfredi et Giovanni
Cappa, tous deux atteints de
mésothéliomes impressionnèrent
la salle par leur courage
et leur implication dans le combat
pour la recherche.

Pierre Pluta insista sur le rôle de
l’Andeva pour que la recherche
sur le mésothéliome ait des
moyens suffisants.

La troisième table ronde porta
sur le bilan et les leçons de
l’affaire de l’amiante.

Elle réunissait Serge Journaud
(CGT), Nicolas Souveton
(FMNF), Claude Nicolet (assistant
parlementaire de Christian
Thomas Fatome (DSS) et Serge
Journoud (confédération CGT).
Elle était animée par Jacques
Faugeron et François Desriaux
de l’Andeva.

Serge Journoud insista sur l’importance
de la prévention des
risques professionnels pour la
CGT.

Nicolas Souveton souligna la
nécessité d’un front uni entre
associations, mutuelles, syndicats
et médecins.

Claude Nicolet rappela que les
maladies de l’amiante touchent
les catégories populaires qui
sont les moins écoutées par les
pouvoir publics.

Suzanne Tallard rendit hommage
aux associations dont
les combats sur l’amiante ont
ouvert la voie à d’autres luttes,
contre les phytosanitaires par
exemple.

Thomas Fatome souligna
l’importance de rapprocher les
problématiques de la santé et
celles du travail. Il salua l’action
du secteur associatif avec
l’Andeva, le Ciss ou la Fnath et
revint sur l’envoi des questionnaires
pour le suivi des bénéficiaires
de l’Acaata.

Puis fut abordé le dossier du
procès pénal en France
et en
Italie, avec des interventions
de Pierre Pluta, Alain Bobbio
et des avocats présents (Michel
Ledoux, Sylvie Topaloff et François
Lafforgue.)

Nicolas Pondrano de l’Afeva
évoqua l’indignation de l’opinion
publique italienne après le
scandaleux arrêt de la cour de
cassation annulant la condamnation
de Schmidheiny, PDG
d’Eternit,. à 18 ans de prison. Il
montra comment la réaction de
l’association avait permis d’obtenir
des modifications du Code
pénal italien, des subventions
pour le désamiantage et l’ouverture
d’un procès « Eternit-bis ».

Alain Bobbio évoqua la prévention
du risque amiante avec
l’abaissement de la valeur limite
d’exposition professionnelle applicable
au premier juillet.

La matinée du lendemain fut
consacrée au bilan de l’année
écoulée (bilan d’activité, bilan
financier) et aux perspectives
(et notamment à la manifestation
de rentrée).

Des documents préparatoires
avaient été envoyés à l’avance
aux associations locales.

Le rapport moral et le bilan
financier ont été adoptés à une
très large majorité.

Après une année difficile, marquée
par des polémiques et
le départ de plusieurs associations
locales, ce congrès a
montré une volonté partagée de
continuer le combat, en défendant
les valeurs fondatrices de
l’Andeva : la construction d’une
association nationale unitaire et
ouverte à toutes les victimes, la
défense intransigeante des intérêts
des victimes de l’amiante et
des personnes exposées, l’unité
d’action la plus large, l’indépendance
par rapport à toutes les
organisations syndicales et
politiques et tous les gouvernements.


Articles tirés du Bulletin de l’Andeva N°49 (septembre 2015)