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Rapport d’activité Andeva (1996-1997)ASSOCIATION NATIONALE DE DEFENSE DES VICTIMES DE L’AMIANTEAssemblée générale du 7 mars 1998Rapport d’activité 1997 1) Vie quotidienne de l’ANDEVA
2) Action revendicative de l’ANDEVA
4) Action judiciaire
Annexe : Rappels législatifs
RAPPORT D’ACTIVITÉ 1997Pour sa deuxième année d’existence l’ANDEVA a du développement du réseau et des relations entre les associations locales et l’association nationale,
Ces différents points vont être développés dans ce rapport. Ce début d’année a aussi été marqué par la disparition brutale de notre ami Paul Gabay, un des fondateurs de l’ANDEVA, et représentant de la 1) Vie quotidienne de l’ANDEVALe départ de la FNMF de l’immeuble de la rue Sainte-Félicité a obligé l’ANDEVA à déménager. La FNMF maintenant son soutien à l’association lui a trouvé un nouveau local non loin de là, rue Georges-Pitard. Toutefois, au regard de l’accroissement de l’activité et des projets de l’association, l’exiguïté du local rend à terme indispensable la recherche d’une superficie plus grande tout en restant à la portée des moyens Les permanences, l’évolution du contenu des appels et des dossiers et de leur traitement ont exigé qu’Hélène Boulot travaille à plein temps Marie Pascual a été déléguée par la FNATH la plupart des jeudis pour être au contact des victimes et de leurs dossiers. Cette année encore Henri Pézerat s’est beaucoup impliqué dans cet aspect du travail mais l’on sait que de graves soucis de santé l’ont amené, à son grand regret, à réduire ses activités militantes. Le non-renouvellement de la convention liant l’ANDEVA à la FNATH va impliquer une évolution du traitement des dossiers et l’ANDEVA devra se doter des moyens nécessaires pour accomplir cette mission.
Durant cette année 1997, les appels et courriers parvenus à l’ANDEVA ont connu une évolution par rapport à 1996. Ils concernent, pour une très grosse majorité, des suivis de dossiers. Cela implique alors des contacts directs avec le réseau de l’ANDEVA, les groupements FNATH, et le service juridique fédéral de la FNATH (voir traitement des dossiers). En plus de ce suivi quotidien des dossiers en cours, 1 à 2 appels par jour viennent de victimes ou familles de victimes qui n’avaient jusque là pas pris contact avec l’ANDEVA. Le besoin d’écoute et de témoignage sur leur histoire personnelle, très souvent difficile, est importante. Beaucoup nous font part de leur sentiment d’injustice et de colère car ils n’étaient pas informés des risques liés à l’amiante, et beaucoup s’indignent de l’insuffisance de la réparation, si le dossier a enfin abouti, après de longs mois d’attente. Sur ce point la demande d’avis médicaux est très importante, et tient Il existe aussi des problèmes rencontrés par les victimes concernant la preuve de l’exposition à l’amiante. Au niveau des réseaux, les contacts établis occupent une place essentielle, et une demande d’informations se fait sentir. Ce qui implique l’organisation de déplacement de représentants de l’ANDEVA, de plus en plus sollicitée pour participer à des réunions publiques. Les collectifs de salariés, exposés à l’amiante nous contactent aussi de manière plus fréquente pour des conseils sur l’état de la législation, nous signalant aussi des problèmes d’application de la législation, et même des irrégularités dans la manière dont est traitée l’amiante en place (enlèvement des dalles amiante sans protection, sans information pour les salariés présents lors des travaux...). Ce type de dossier D’autres dossiers concernant là aussi l’amiante en place, mais cette fois au niveau d’établissements scolaires, nous sont également signalés. Là encore, un investissement important a été nécessaire, avec notamment pour l’école maternelle de la rue des Tourelles des visites sur place, réunions d’informations avec les parents d’élèves et les professeurs. On peut estimer que 3 dossiers par mois de ce type arrivent à l’ANDEVA. Nous avons également encore à traiter de problèmes directement avec des particuliers, inquiets sur les risques de trouver de l’amiante chez eux, de demandes de renseignements provenant de niveaux divers : journalistes, étudiants, assistantes sociales, etc. La proportion de ce Le traitement des dossiers constitue une part très importante du travail quotidien au bureau de l’ANDEVA. Les choses ont nettement évolué depuis 2 ans : - quelques dossiers ont abouti, trop peu nombreux, à cause de la lenteur et de l’accumulation des procédures de contestation. Il faut insister sur : - le travail réalisé par les associations locales (rassembler les éléments du dossier, recueillir les témoignages, retrouver les expositions) Nous avons le sentiment d’avancer dans la façon de traiter les dossiers et la compréhension des difficultés qu’ils représentent. Ceci grâce Ce travail est très constructif, même si les résultats à court terme sont encore minces. - réticence à reconnaître l’exposition dans certaines situations, Tout ceci a également abouti à la rédaction d’une vingtaine de fiches de propositions, à la demande de Claude GOT, que nous avons rencontré le 13 janvier dans le cadre de la mission qui lui a été confiée par le gouvernement. Il est probable que les choses évoluent rapidement en ce qui concerne les dispositions spéciales propres aux pneumoconioses : elles devraient disparaître et ce sera un grand pas vers l’amélioration de la réparation des maladies liées à l’amiante, mais il reste beaucoup à faire. Nous n’avons pas les moyens de prendre en charge efficacement Sans compter le projet d’étude à partir des dossiers qui nous permettra d’analyser « scientifiquement » à partir d’un logiciel spécifiquement conçu, les difficultés de la reconnaissance et les caractéristiques des expositions. Ce projet de recherche est en attente de moyens en argent et en temps. L’Association a enregistré au cours de l’année 1997 un total de 1031 adhésions, ce qui correspond a une augmentation de 65% par rapport à 1996. Cet ensemble se décompose comme suit : 308 adhésions groupées FNATH-ANDEVA,
Environ 50% des adhérents de 1996 ont renouvelé La différence essentielle vient des remontées des adhésions depuis le réseau, qui s’est réellement constitué durant cette année 1997. 2) Actions de l’ANDEVAAu cours de l’année 1997 l’ANDEVA a produit deux textes importants : - La plate-forme ANDEVA - FNATH pour améliorer la réparation des maladies professionnelles. - Le Guide pour la déclaration d’une maladie professionnelle liée à Un projet de recherche sur la reconnaissance des maladies liées à l’amiante à partir des dossiers reçus à l’ANDEVA est en phase de démarrage. Compte tenu des difficultés rencontrées : - imprécision du diagnostic médical, Ce travail nécessitera d’une part un gros travail de recueil des informations puis de saisie et d’autre part un gros effort matériel et financier : renouvellement de l’équipement informatique et embauche pour le temps de l’étude qui devrait se dérouler sur trois ans. D’ores et déjà la Ligue nationale contre le cancer nous a assurés de son concours financier et nous sommes en attente de réponses pour d’autres subventions nécessaires à sa réalisation. Revendications : les contacts avec les pouvoirs publics et les partenaires sociaux.Bien engagées en 1996, en particulier avec le ministère du Travail et de la Santé sous l’égide alors de Jacques Barrot (évolution des textes, mise en place du comité de suivi, ...) les relations de l’ANDEVA avec les pouvoirs publics ont subi le contrecoup du changement de gouvernement. La mise en place du nouveau gouvernement, la constitution des cabinets, les premières priorités qu’il s’était assignées, tout ceci a fortement ralenti nos contacts et le traitement des questions que nous posions aux différents ministères. En février 1997 une entrevue avec Philippe Vesseron, directeur de la prévention de la pollution et des risques et avec Alain Strebelle, sous-directeur des produits et des déchets, n’avait pas permis d’installer une relation de travail avec le ministère de l’Environnement. M. Vesseron, très récemment arrivé était alors peu au fait des dossiers. En janvier 1998 une entrevue avec Patrick Fragman, conseiller technique de la ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement et Alain Strebelle encore, nous amène à constater que le traitement des déchets issus du désamiantage des bâtiments (mise en décharge, inertage), celui des déchets domestiques contenant de l’amiante souffrent d’un retard dans l’élaboration d’une politique et des textes qui doivent s’en suivre. Au printemps 1997 une série de contacts avec des organisations représentatives des marins, ainsi qu’avec le directeur de l’ENIM, ont fait avancer la réflexion sur le régime spécifique de protection sociale des marins et en particulier sur la question du statut des conjoints (rentes En avril 1997 se tient la deuxième réunion du comité de suivi de l’application des décrets amiante à la Direction Générale de la Santé avec Jean-François Girard. Nous y regrettons l’absence des ministères du Logement et de l’Environnement. En avril également rencontre avec Michel De Conninck de la Fédération Nationale des Syndicats de l’Énergie C.G.T. après divers échanges d’information la délégation ANDEVA renouvelle son souhait de voir des fédérations syndicales se joindre aux victimes individuelles sur les différentes plaintes au pénal. En juillet une rencontre avec la Fédération Chimie-Energie de la CFDT se traduira notamment par la décision importante de cette Premier contact au niveau ministériel, Bernard Kouchner, secrétaire d’État à la Santé, le 6 novembre 1997, assisté de Joël Ménard toutnouvellement nommé directeur général de la santé, a reçu l’ANDEVA qui a évoqué les recommandations du rapport Le Déaut/Revol de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, et a présenté des propositions concrètes visant à améliorer : L’ANDEVA souhaite que la réglementation soit revue pour parvenir à la mise en place de véritables plans de gestion des bâtiments contenant de l’amiante. Pour cela deux dispositions doivent être impérativement Le ministre a réservé un accueil favorable à ces propositions et demandé à ses services de les étudier en détail. L’ANDEVA a présenté ses propositions visant à améliorer le système de réparation des maladies liées à l’amiante : elle a dénoncé la difficulté de reconnaissance des expositions ainsi que la sous estimation des taux d’incapacité fixés pour ces maladies et Il a été convenu d’une prochaine réunion du « comité de suivi de la réglementation amiante » qui réunit autour du Directeur général de la Avec Alain Lhostis, conseiller social du ministre de l’Équipement, des Transports et du Logement, le 13 novembre 1997 l’ANDEVA a mis l’accent sur les plans de gestion des bâtiments et sur les matériaux semi-durs ; Danièle Jourdain-Menninger, conseiller technique du Premier ministre, a reçu une délégation de l’ANDEVA le 7 janvier 1998 qui lui a fait part de ses revendications sur : 13 janvier l’ANDEVA conviait Claude Got, qui venait d’être chargé d’une mission sur l’amiante par Martine Aubry et Bernard Kouchner, à une réunion de travail. Venant après la parution du rapport Le Déaut/Revol, de l’Office inter-parlementaire, sur l’amiante, après celle du rapport Deniel sur le financement de la sécurité sociale, cette mission est l’occasion de faire connaître certaines de nos revendications. Habitué des missions concernant la santé publique, homme rigoureux et indépendant, Claude Got devrait se révéler un précieux allié pour la cause que nous défendons. Évolution de la législationEn bonne partie due à l’action de l’ANDEVA une évolution importante de la législation a eu lieu en 1996 (rappelée ici) et en 1997 mais à un degré Aucun nouveau texte sur la prévention n’est apparu en 1997. En ce qui concerne la prévention nous pouvons citer la lettre du 13 mars 1997 du Directeur des Relations du Travail mettant en garde les directeurs régionaux et départementaux du travail contre l’abus que pourraient faire les entreprises oeuvrant dans le désamiantage dans le Ces contrats, bien que limités dans le temps, sont réputés à durée L’extension de la législation sur les flocages et les calorifugeages aux seuls faux-plafonds est le type même du faux progrès. En paraissant améliorer la législation, on évite en fait d’y inclure les matériaux qui posent réellement problème à savoir les semi-durs de type Pical ou Progypsol qui recouvrent d’importantes surfaces de murs (qui sont soumis aux frottements et qui donc libèrent des fibres d’amiante) ou Après un raté en début d’année (mal élaborés les textes ont fait l’objet d’un recours en Conseil d’État et ont été annulés), les textes relatifs à l’homologation des organismes délivrant les certificats de qualification des capacités des entreprises à effectuer des travaux de confinement et de retrait d’amiante friable, ont enfin été publiés fin décembre 1997. Enfin concernant les déchets, les textes sur leurélimination (mise en décharge et avec quelles normes - ou inertage) ne sont toujours pas parus et le ministère n’a guère été explicite sur la politique et le Cependant des raisons d’espérer existent avec les projets concernant la veille sanitaire (réactivation et renforcement du Réseau National de Santé Publique), la création d’une agence sanitaire et le projet en discussion d’une troisième agence concernant l’environnement. Un rappel des principaux textes parus ces deux dernières années se trouve en annexe 2 (p. 18). Le chantier de désamiantage du campus Jussieu n’a toujours pas commencéUn contrat de désamiantage du campus Jussieu avait été signé en décembre 1996 entre le ministre de l’éducation et les établissements du En juin 1997, Claude Allègre, qui s’était personnellement opposé au désamiantage de Jussieu, a été nommé au ministère de l’éducation. Le Comité Anti Amiante Jussieu et la plupart des syndicats du campus avaient, en vain, alerté le premier ministre sur les dangers de confier la gestion d’un problème de santé publique à quelqu’un qui nie ce problème. Depuis, seules les opérations lancées avant l’arrivée au gouvernement de Claude Allègre se sont poursuivies. Ne seront disponibles en avril 1998 que le tiers des locaux prévus L’Etablissement public du campus Les prises de position personnelles de Claude Allègre rendent également plus difficiles la mise en place de mesures de préventions efficaces. Comment faire respecter les précautions élémentaires par les occupants de Jussieu, mais aussi par les entreprises extérieures à Jussieu et au-delà par l’ensemble des entreprises intervenant dans des locaux amiantés quand le ministre de l’éducation nie l’existence du problème de santé publique posé par la présence d’amiante dans les bâtiments ? 3) Le développement du réseauDepuis le CAPER d’Auvergne, ancêtre des associations de lutte contre l’amiante, jusqu’à l’association en cours de création à Brest, une vingtaine de structures locales se sont créées sur le territoire national qui entretiennent des relations avec l’ANDEVA. Relations parfois intenses, parfois lointaines, parfois épiques d’autres fois plus sereines. Certaines d’entre elles ont déjà atteint un fort niveau de développement en terme d’adhérents, de regroupement des victimes, de communication, de mise en place de suivi post-professionnel, d’actions en faute inexcusable, ... Nous avons, le 25 octobre dernier, tenu à Jussieu une première réunion "réseau". Elle a réuni près d’une vingtaine d’associations et autant de groupements FNATH. Riche de débats, d’échanges et de découvertes mutuelles cette journée avait abordé de nombreux points et parmi ceux-ci : L’amélioration de la reconnaissance des MP, du système de réparation : nous verrons plus loin ce que nous pouvons espérer de la mission de Claude Got.
Sur celles-ci, après peut-être une période d’incertitude, le Conseil d’administration de l’ANDEVA entend proposer à l’Assemblée générale de 1998 des règles précises quant à la répartition des cotisations entre ANDEVA national et niveau local. La prise en compte du développement du réseau consitué par ses associations locales doit se traduire notamment par l’entrée de plusieurs de leurs responsables au sein du conseil d’administration de l’ANDEVA. L’ANDEVA a participé à de nombreuses réunions publiques pour la création d’association, des dépôts de plainte, l’organisation de suivis Si l’association nationale a besoin de se renforcer, y compris dans son rôle vis-à-vis du réseau, l’avenir passe pour l’essentiel par l’acquisition au plan local de compétences qui doteront les associations d’une autonomie face aux tâches à accomplir. Le travail en commun prendra alors d’autres formes d’échanges à distance. Cette question est au coeur du développement et de l’avenir de l’ANDEVA qui doit nécessairement s’organiser pour répondre aux besoins et aux aspirations de ses adhérents, victimes de l’amiante. 4) Action judiciaireL’ANDEVA a été systématiquement déclarée irrecevable partout où elle a Sa demande concernant cette possibilité d’ester en justice dans des affaires relevant strictement de sa mission a souffert du changement de gouvernement, le dossier est à reprendre au fur et à mesure que les contacts sont renoués avec les nouveaux cabinets et principalement ceux du Travail et de la Justice. De nouvelles plaintes au pénal ont été déposées à Dunkerqu (01/03/97) et Condé-sur-Noireau (17/04/97) au printemps 1997. Sur tous les sites concernés, le démarrage réel des instructions est très lent. La nomination des juges d’instruction n’a lieu parfois que plusieurs mois après l’ouverture de l’information judiciaire. Quant à la première convocation des victimes devant le juge, il se passe parfois plus d’un an pour qu’elle ait lieu, par exemple à Saint-Nazaire (en février de cette A Paris, Jean Dalla Torre a été reçu par l’expert médical (30/04/97) qui a confirmé le dossier médical sans procéder à de nouveaux examens. Il est d’ailleurs souhaitable que cet exemple soit suivi sur d’autres sites pour renforcer nos actions au pénal. Les plaintes syndicales sont légalement recevables et le poids des syndicats ne peut que soutenir les victimes et l’ANDEVA dans ce combat. Dans la plainte du CHSCT de l’établissement de Saint-Ouen contre GEC-ALSTHOM, la cour d’Appel de Paris vient de rejeterl’appel de la direction contre le jugement en première instance qui faisait droit à la décision du CHSCT de faire désigner un expert sur le risque d’exposition à l’amiante (arrêt du 13 février 1998). Les fautes inexcusablesEn 1997 l’ANDEVA a décidé de se lancer dans unepolitique de masse d’action en Faute inexcusable de l’employeur dans le but d’obtenir rapidement une jurisprudence : sur les fautes inexcusables
A cette occasion l’ANDEVA peut rendre hommage à ses avocats - Maîtres Michel Ledoux, Jean-Paul Teissonière, Annick Pérol et Sylvie Topaloff - pour la qualité de leur travail et les efforts qu’ils ont déployés depuis la création de l’ANDEVA. Le 29 mai à Mâcon, le TASS examinait la requête de douze salariés de l’usine d’Eternit de Vitry-en-Charollais (Saône-et-Loire) qui avaient Le 18 décembre dernier la chambre sociale de la cour d’Appel de Dijon reconnaissait la faute inexcusable de l’employeur comme étant à l’origine de la maladie professionnelle due à l’amiante pour quatre d’entre eux. Certes la barrière de la prescription n’a pas été levée pour les sept autres victimes et L’ANDEVA soutiendra bien sûr leur pourvoi en cassation. Mais il s’agit d’une décision très motivée sur la notion de faute Deux jours avant le jugement de la cour d’Appel de Dijon, le Tribunal des affaires de sécurité sociale de Valenciennes n’avait, lui, pas retenu la responsabilité de l’usine Eternit de Thiant (Nord). Deux veuves ont été déboutées de leur demande et neuf autres plaignants ont vu leur recours déclaré irrecevable pour cause de prescription. Pour la douzième victime le tribunal a décidé de surseoir à statuer, la cause du décès Quarante-cinq dossiers sont toujours en attente à Valenciennes. A Cherbourg, à l’instigation de l’ADEVA une douzaine d’actions en faute inexcusable ont été déposées devant le TASS de Saint-Lô. A Bassens (Gironde), une vingtaine de dossiers sont déposés devant le TASS pour faute inexcusable de la société Everitube (Saint-Gobain) avec l’appui de l’ADTVA. Après plusieurs renvois l’affaire devrait A Andancette, les anciens de Pont-à-Mousson demandent à leur tour des comptes à leur employeur et, là encore l’ALDEVA prépare une quinzaine de requête avec le soutien actif de la FNATH. Trois sites Par ailleurs, de nombreux dossiers isolés ont été engagés par les juristes de la FNATH, concernant des adhérents communs FNATH-ANDEVA. Sur le plan civilL’affaire de Madame Leclair (atteinte d’asbestose par contamination environnementale et son mari d’asbestose professionnelle) contre la société Valéo a été engagée courant 1996 ; cette affaire en est encore à l’échange de conclusions entre les avocats des parties concernées et devrait être enrôlée au printemps. Les actions judiciaires du Comité Anti Amiante JussieuLe Comité Anti Amiante Jussieu et deux victimes de maladies professionnelles liées à l’amiante de Jussieu avaient porté plainte en septembre 1996 pour "abstention délictueuse" et "blessures involontaires". Ces deux incriminations, visant l’inertie passée et ses Deux autres actions judiciaires ont été entreprises en 1997, une action au pénal et une action auprès du tribunal administratif. Au pénal, le Comité Anti Amiante Jussieu a déposé en septembre 1997 une plainte pour "mise en danger d’autrui", visant l’inertie actuelle des pouvoirs publics, face aux travaux à entreprendre, qui n’ont toujours pas Initialement, la plainte pour mise en danger d’autrui avait été déposée avec deux adhérents du Comité Anti Amiante Jussieu (pour en assurer la Parallèlement à cette action au pénal, le Comité Anti Amiante Jussieu a saisi le Tribunal Administratif (par l’intermédiaire de ses adhérents) pour faire constater les manquements actuels en matière de mesures de protection provisoires contre l’amiante et de sécurité incendie. Le constat, effectué par un expert désigné par le Tribunal Administratif (seule procédure possible pour faire un tel constat dans un établissement sous la responsabilité de l’Etat), a été joint à la plainte pour mise en danger 5) PerspectivesRappelons quelques-uns des enjeux de la période à venir pour l’ANDEVA : La pérennisation de l’ANDEVA : l’association a besoin d’adhérents nouveaux et de la fidélité des anciens pour tenir le rythme dans ses engagements dont le premier est le traitement des dossiers des victimes. L’organisation du réseau est à cet égard primordiale. Le financement de l’ANDEVA : la nécessité pour l’ANDEVA d’obtenir des sub-ventions, sinon pour le fonctionnement quotidien actuel, en tout cas pour pouvoir développer son action et ses projets. Il en est d’ailleurs de même à l’échelon local. La mise à disposition d’un local suffisant à la fois pour permettre à Hélène Boulot et à un emploi-jeune (dont l’embauche a été arrêtée dans son principe pour aider Hélène Boulot dans un certain nombre de tâches Le lancement de l’étude qui va être faite à partir des dossiers traités à l’ANDEVA, mais qui est soumis à l’obtention de moyens complémentaires, est déterminant pour administrer la preuve de ce que nous dénonçons depuis deux ans : trop peu de reconnaissance de MP, des délais insupportables dans le traitement des dossiers, des indemnisations peu en rapport avec les préjudices subis. Les suites de la mission de Claude Got qui doit déboucher sur la remise d’un rapport à Martine Aubry et Bernard Kouchner à la fin du mois d’avril. Son action devrait permettre d’avancer nombre de dossiers, en particulier, et probablement rapidement, la suppression du régime Pour enrichir nos réflexions et assurer leur diffusion, il est urgent de procéder à l’élargissement et l’approfondissement des relations avec nos interlocuteurs sociaux : syndicats, mutuelles, associations de consommateurs, instituts de recherche, ... De véritables partenariats doivent être recherchés pour mettre ensemble nos forces en oeuvre dans des combats communs. Enfin, au plan de l’action revendicative, l’ANDEVA a engagé un gros travail pour obtenir : une amélioration sensible de l’indemnisation des victimes en termes de procédure (simplification et accélération) et du niveau d’indemnisation ;
ANNEXE : Rappels législatifsTextes sur la réparation décret 96-445 du 22 mai 1996 les nouveaux tableaux 30 et 30 bis annexés au Livre IV du Code de la Sécurité sociale. Par rapport à l’ancien Le cancer bronchopulmonaire peut être reconnu sur le tableau 30 s’il a été constaté également soit une asbestose, soit des lésions pleurales bénignes. Sinon, il peut être reconnu au tableau 30 bis avec deux conditions restrictives : 10 ans d’exposition et une liste limitative des travaux. circulaire du 9 août 1996 traitant de la réparation, circulaire que nous n’acceptons pas et que nous contestons formellement puisqu’elle maintient dans le processus de reconnaissance l’étape du collège des décret 96-929 du 21 octobre 1996 (J.O. du 22) qui - pour les marins - permettra, sous certaines conditions, la reconnaissance d’une maladie professionnelle due à l’amiante, lorsqu’elle survient après cessation de loi d’orientation sur la pêche maritime et les cultures marines parue au J.O. du 19 novembre 1997 ouvrant aux marins le bénéfice de la loi du 7 janvier 1981 sur la protection de l’emploi et le reclassement professionnel pour les victimes d’un accident du travail ou d’une maladie Textes sur la prévention
décret n° 96-98 du 7 février 1996 : protection des travailleurs contre les risques liés à l’inhalation de poussières d’amiante, arrêté du 14 mai 1996 concernant les modalités de contrôle ; arrêté du 4 avril 1996 : travaux interdits aux travailleurs temporaires et CDD ; arrêté du 14 mai 1996 concernant les activités de confinement et de retrait ; loi n°96-452 du 28 mai 1996, art. 39 : arrêt de chantier par l’inspecteur du travail ; arrêté du 20 août 1996, relatif au contrôle de qualité auquel doivent satisfaire les organismes sollicitant le contrôle de certains risques chimiques prévu à l’art. R 231-55 du Code du Travail ; lettre du 13 mars 1997 du directeur des relations du travail aux directions régionales et départementales du travail et de la formation professionnelle les mettant en garde contre l’abus du recours aux contrats à durée de chantier lors de travaux exposant aux poussières d’amiante ; Le texte sur le recensement des produits semi-durs contenant de décret 97-855 du 12 septembre 1997 modifiant le décret 96-97 du 7 février 1996 et dont l’essentiel est qu’il ajoute les faux plafonds aux flocages et calorifugeages pour la recherche d’amiante. De façon surprenante et inadéquate les faux-plafonds ont été rajoutés mais pas les matériaux semi-durs de type Progypsol ou Pical. Ce texte est un faux progrès. l’arrêté du 28 novembre 1997 relatif aux compétences des organismes procédant à l’identification d’amiante dans les flocages, les calorifugeages et les faux-plafonds (J.O. du 06/12/97) : arrêté du 23 décembre 1997 portant agrément d’organismes habilités à procéder aux contrôles de la concentration en poussières d’amiante dans l’atmosphère des immeubles bâtis ; décret n° 97-1219 du 26 décembre 1997 modifiant le décret n° 96-98 du 7 février 1996 modifié relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à l’inhalation de poussières d’amiante (J.O. du 28/12/97) ; arrêté du 26 décembre 1997 modifiant l’arrêté du 14 mai 1996 relatif aux règles techniques que doivent respecter les entreprises effectuant des activités de confinement et de retrait d’amiante (J.O. du 28/12/97) ; arrêté du 26 décembre 1997 portant homologation de référentiels servant de base à la délivrance du certificat de qualification des entreprises chargées du retrait et du confinement de l’amiante friable (J.O. du 28/12/97) ; arrêté du 15 janvier 1998 modifiant l’arrêté du 7 février 1996 relatif aux arrêté du 15 janvier 1998 relatif aux modalités d’évaluation de l’état de
décret n°96-97 du 7 février 1996 : présence d’amiante dans les immeubles ; arrêté du 7 février 1996 concernant les conditions d’agrément d’organismes ; arrêté du 7 février 1996 concernant les modalités d’évaluation de l’état de conservation des matériaux ; arrêté du 28 mai 1996 concernant les organismes habilités à procéder aux contrôles, circulaire interministérielle n°290 du 26 avril 1996 arrêté du 6 décembre 1996 qui fixe le modèle d’attestation d’exposition à remplir par l’employeur et par le médecin du travail ; l’arrêté du 13 décembre 1996 (J.O. du 1er janvier), relatif au suivi médical des travailleurs exposés ; décret n°96-1133 du 24 décembre 1996 (J.O. du 26), relatif à l’interdiction de l’amiante (fabrication, transformation, importation, exportation, offre, vente, cession) et de tout produit en contenant ; arrêté du 24 décembre 1996 relatif au formulaire de déclaration en vue d’exceptions à l’interdiction de l’amiante ; arrêté du 24 décembre 1996 relatif aux exceptions à l’interdiction de l’amiante ; arrêté du 27 novembre 1996 (J.O. du 26 décembre) qui supprime toute référence aux produits à base d’amiante dans la classification des décret n° 96-1132 du 24 décembre 1996 modifiant le décret 96-98 ci-dessus du 7 février 1996 sur deux principes : - 1) la valeur limite sur 8 heures dans le secteur 1 passe à 0,1 fibre/cm3 à dater du 26 décembre 1996. - 2) les mots « sur les flocages et calorifugeages » dans l’article 27 sont supprimés. Pas de textes nouveaux en 97 mais des perspectives en 98 avec des projets de lois en discussion sur l’agence sanitaire, une éventuelle troisième agence (environnement), un renforcement du RNSP (qui inclurait le risque professionnel).
circulaire n° 96-23 du 19 juillet 1996 sur les flocages et calorifugeages ; circulaire n°97-0321 du 12 mars 1997 relative aux conséquences de l’interdiction de l’amiante et de l’élimination des déchets ; La politique du ministère de l’environnement pour la gestion des déchets issus des flocages et calorifugeages ne s’est toujours pas traduite dans les textes. La gestion des déchets domestiques n’a pas fait l’objet d’une campagne d’information. Par ailleurs, concernant Jussieu, deux textes ont paru : décret n° 97-356 du 17 avril 1997 portant création de l’Établissement public du campus de Jussieu (J.O. du 18/04/97) ; arrêté du 11 août 1997 relatif à la composition du comité consultatif de l’Établissement public du campus de Jussieu (J.O. du 14/09/97) ; Pour autant le chantier Jussieu n’a pas vraiment démarré. |