Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

Vous êtes ici : Accueil » L’ANDEVA » Le Bulletin de l’Andeva » Numéro 28 (décembre 2008)

CENTRE D’EXAMENS DE SANTE DE BOBIGNY

21 janvier 2009

Médecin au C.E.S. de Bobigny dirigé par Hervé Le CLÉSIAU, Claire BARRY est chargée d’évaluer les expositions professionnelles des retraités et chômeurs.

« Lors des bilans de santé, nous questionnons les retraités sur leurs expositions professionnelles à des cancérogènes »

Comment s’organisent les examens périodiques de santé au Centre d’examens de Bobigny ?

Les assurés ont la possibilité de bénéficier d’un examen de santé gratuit
L’examen de santé en deux temps (prévoir deux demi-journées) comporte : prise de sang (dépistage diabète, cholestérol, sérologies des hépatite B et C, HIV...), examen bucco-dentaire, contrôle de l’acuité visuelle et de la tension oculaire, audiogramme, électrocardiogramme, explorations fonctionnelles respiratoires, tension artérielle, biométrie, frottis, examen clinique et Hémoccult.
Nous avons des actions plus spécifiques ciblant le diabète, les populations en situation de fragilisation sociale, des tests de mémoire adaptés aux seniors et aux populations illettrées (repérage des troubles cognitifs légers).
Nous avons des actions plus spécifiques. Cibles : le diabète, les populations en situation de fragilisation sociale.
Une spirométrie peut être pratiquée chez les fumeurs et/ou les asthmatiques, mais aussi chez les consultants qui ont inhalé des poussières sur leur lieu de travail. La consultation avec un médecin comporte un examen clinique et un entretien exhaustif avec remise commentée des résultats dans une vision globale de la santé. Au cours de l’entretien, il aborde les expositions professionnelles au bruit, à la poussière, à la silice, aux produits toxiques...

Comment ces examens de santé de santé peuvent-ils optimiser le Suivi Post-Professionnel (SPP) ?

Le logiciel (SAGES) utilisé depuis des années comporte des questions sur les expositions à l’amiante, à la silice, aux poussières de bois, aux toxiques, qui sont renseignées par les secrétaires et les infirmières avec le code profession.
Il nous permet de repérer des retraités et des chômeurs exposés. Une convocation leur est adressée avec un questionnaire à remplir et leur relevé de carrière (curriculum laboris).
Lors de l’entretien, le médecin fait une véritable enquête sur l’activité professionnelle. Lorsque les salariés ont travaillé dans des secteurs à risques, des questions plus ciblées sont posées.
L’exposition d’un consultant à des cancérogènes confirmée, nous lui proposons un SPP. Ses coordonnées sont envoyées à la CPAM 93 (Direction des Risques professionnels et des Relations Employeurs), qui lui retourne des documents pour une prise en charge gratuite.

Cet effort a-t-il commencé à porter ses fruits ?

Avec l’expérience, le repérage des expositions s’améliore. Les expositions à l’amiante, aux solvants, au trichlo, aux poussières de bois, à la silice sont fréquentes. Certaines professions (plombiers, électriciens, chauffagistes) ont été particulièrement exposées. Nous utilisons les fiches métiers éditées par la CRAMIF.
J’ai envoyé récemment un retraité qui présentait une spirométrie anormale chez un pneumologue. Celui-ci a diagnostiqué une asbestose. Il faut souligner que nous n’avons pas encore de retour suffisant d’information sur ce qui se passe en aval : nous ne pouvons dire précisément combien de pathologies ont été repérées et reconnues en maladie professionnelle suite au SPP déclenché.

E-mail :
claire.barry@cpam-bobigny.cnamts.fr
herve-le.clesiau@cpam-bobigny.cnamts.fr


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°28 (janvier 2009)