Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante

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Ardennes

10 janvier 2012

- Une matinée bien remplie
- Plainte pénale contre
- Le combat de Fabien


Une matinée bien remplie

Le 13 décembre, l’Addeva 08 présentait ses doléances à la présidente du tribunal et au directeur de la caisse primaire.

8h45 :

Malgré la pluie et le vent glacial une cinquantaine d’adhérents de l’Addeva 08 se rassemblent sur l’esplanade du Palais de Justice de Charleville. « Toujours les mêmes » note Claude Huet, le président de l’association, avec reconnaissance et affection. Ils ont rendez-vous avec la présidente du Tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) pour lui remettre un courrier disant leur mécontentement devant la longueur des délais d’audiencement. La présidente est à l’écoute. Un rendez-vous de travail est fixé pour explorer les pistes d’amélioration.
9h30 : Un cortège silencieux se dirige sous une pluie fine vers la Caisse primaire des Ardennes.

Un courrier au directeur résume les doléances et les demandes des victimes. La durée réglementaire d’instruction d’un dossier de maladie professionnelle est de 3 mois. La prolongation de 3 mois doit rester exceptionnelle ; le délai de versement des rentes aux victimes et aux ayants droits doit rester raisonnable ; il faut mieux former et sensibiliser le personnel qui reçoit les victimes.

La rencontre est longue. Les présents ont le sentiment d’avoir été écoutés. Le directeur, récemment nommé, vient de Dunkerque. Le sujet lui est familier…

11h30 :

Claude se rend dans les studios de France 3 à Charleville pour une intervention en direct dans l’édition de midi. Une minute et quinze secondes, pas une de plus, pour résumer la matinée. S’y ajoute la plainte pénale récente contre l’entreprise Foseco. Un exercice qui requiert concision et esprit de synthèse. Claude est un habitué. Ses passages sur la chaine ardennaise se comptent par dizaines.

12h30 :

Cette matinée d’action se termine.

Claude, lui, ne tardera pas à retourner à son bureau dont la salle d’attente ne désemplit jamais.

Pas moins de 21 personnes l’occupaient encore le jour précédent, dans l’attente des conseils judicieux et de l’aide désintéressée de cet infatigable militant.


Plainte pénale contre Foseco

Une plainte a été déposée pour « homicides involontaires, blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et non assistance à personne en danger » contre X et contre la société Foseco (Donchery).

Elle est portée par 80 personnes : victimes, veuves ou orphelins de salariés.

Créée en 1961, cette usine fabriquait des pièces pour la fonderie et la sidérurgie. Elle a fermé en 1994. L’amiante arrivait en ballots par wagons. Il était stocké en vrac en entrepôt et à l’air libre. Pas d’information, pas de protection. Tout était recouvert d’une fine poussière d’amiante…

Aujourd’hui, chez les anciens ouvriers de Foseco, les morts se comptent par dizaines. Il y a de bonnes raisons de croire que des riverains aussi ont été touchés.


Le combat de Fabien

Il a débuté sa grève de la faim un dimanche, dans une petite tente de camping, devant l’usine Foseco où son père avait travaillé 21 ans.

Son but : dénoncer les lenteurs de la caisse primaire pour traiter les dossiers de maladies professionnelles.

Son père avait un mésothéliome. Il est mort en septembre 2011, sans avoir touché la rente qu’il attendait depuis des mois après la consolidation de sa maladie.

Restée seule, sans revenu, son épouse a attendu sa rente, longtemps, trop longtemps... Victime d’un imbroglio administratif dû à une erreur de saisie, le dossier était en panne.

Fabien entama alors une grève de la faim. Pour faire bouger les choses, il fallait prendre les grands moyens .

Cette grève de la faim, suivie par les medias ne tarda pas à produire ses effets.

Le lendemain, le dossier était sur le bureau du directeur de la CPAM. Le soir même on apprenait que l’argent serait versé.


Articles tirés du Bulletin de l’Andeva No38 (janvier 2012)